60 Photographies de Johannesburg pour Karen Lévy architecte urbaniste / 2017

Ces photographies font partie d’un projet collaboratif réalisé par Marie Thomas Meilhan, architecte photographe et Karen Lévy, architecte urbaniste.

Il a pour origine le travail de thèse de Karen Lévy : «Structures spatiales, justice spatiale : acteurs et discours de la transformation des territoires – Etude comparée à Johannesburg et New Delhi».

J’ai parcouru 3 quartiers types ciblés par l’auteur de la thèse, représentant les classes moyennes de Johannesburg. Ce projet a permis la réalisation de 60 photographies, «Invisible Jozi», qui seront complétées par la 2eme phase à New Delhi (décembre 2017).

Les quelques photographies présentées ici font partie de la 1ere phase réalisée en Afrique du Sud en mai 2017.

DEMARCHE:

Le questionnement de départ était le suivant: comment les classes moyennes émergentes peuvent-elles trouver leur place dans des espaces marqués par le paradoxe d’une transformation accélérée et standardisée.

Pour chacun des quartiers je suis partie des mots clefs issus de longs échanges avec l’auteur de la thèse: sécurité, échelle urbaine, densité, ville invisible, body corporate, anonymat des classes moyennes, etc.

Nous avons aussi profité de ces moments sur site pour rencontrer les habitants, qui n’ont pas hésité à nous ouvrir leurs portes et nous parler de leur ressenti.

De mon point de vue d’architecte, je repérais les rapports d’échelles déséquilibrés, les murs de sécurité surdimensionnés, les bâtiments positionnés dans l’unique but de la rentabilité, la pauvreté des matériaux utilisés, le manque d’espaces végétalisés, le «tout-voiture», les terrains défigurés par le bâti, le peu de recherche dans les détails architecturaux.

Puis j’attendais qu’un habitant s’aventure enfin dans ces espaces sans trottoirs, je cherchais cette couleur jaune-rouge de la brique accentuée par la lumière de Johannesburg, je retenais le sourire de l’occupant du logement.

Des 60 photographies ressort une impression d’homogénéité, de replis sur soi et la disparition des habitants.